En 2011, le Printemps arabe atteint la population syrienne qui commence à manifester contre le régime de Bachar el-Assad. Suite à la répression violente des manifestations par les autorités syriennes, le mouvement de contestation prend de l’ampleur pour devenir une rébellion armée, et la guerre civile éclate. Dix ans plus tard, le pays est toujours enlisé dans ce conflit complexifié par le nombre et la diversité de ses acteurs régionaux et internationaux. Entre violences liées au conflit, crimes de guerre et violations des droits humains, le bilan est lourd : le nombre de morts depuis 2011 est estimé à plus de 400 000 et le nombre de Syriens déplacés internes et réfugiés internationaux dépasse les douze millions, soit plus de la moitié de la population syrienne. Une catastrophe humanitaire sans pareil depuis la Seconde guerre mondiale selon l’ONU.
Les millions de Syriens qui ont quitté leur pays se sont dirigés en majorité vers les pays limitrophes, et en particulier la Turquie, qui compte aujourd’hui plus de 3,5 millions de réfugiés sur son territoire, la Jordanie et le Liban. Les pays de l’Union européenne ont eux aussi accueillis des réfugiés, mais dans une moindre mesure, à partir de 2015 : l’Allemagne compte aujourd’hui un peu plus de 550 000 réfugiés syriens sur son sol, et la Suède environ 113 500. En France, moins de 20 000 Syriens sont enregistrés comme bénéficiaires d’une protection internationale.
Quelle est la situation de ces réfugiés syriens aujourd’hui ? Quelles sont les perspectives pour eux en Europe et au Moyen-Orient dix ans après le début d’un conflit qui s’éternise ?
Invités :
- Leïla VIGNAL, maîtresse de conférences à l’Université Rennes-2, docteure en géographie et spécialiste du Moyen-Orient
- Salam KAWAKIBI, politologue et directeur du Centre arabe de recherche et d’études politiques (Carep) à Paris
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