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Humanitaire : regards croisés sur l’insécurité

La violence délibérée comme symptôme : quelles analyses partagées pour quelles stratégies d’actions collectives ?

Jeudi 1er avril 2021, de 9h30 à 17h30

Pour vous inscrire, merci d’écrire à vieassociative@actioncontrelafaim.org


Description

Chaque année, un certain nombre d’accidents majeurs de sécurité mettent un brusque coup de projecteur sur l’acceptation globale à l’égard des intervenants humanitaires. La violence intentionnelle peut émaner de groupes parties-prenantes de conflits-armés internationaux ou non.

Aucune des trois grandes familles d’acteurs humanitaires, dans la diversité de leurs mandats et cadres juridiques, n’échappe à de tels événements : agences spécialisées des Nations Unies, mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge international, et ONG y sont exposés.

Le polymorphisme des acteurs peut être lui-même source de confusion et de violence. Les stratégies et les positionnements de l’un peuvent avoir, aux yeux des belligérants, des conséquences sur l’image et la perception de tous.

La perception des belligérants conduit parfois ceux-ci à refuser indistinctement à ces différentes organisations l’immunité que leur confère le Droit International Humanitaire. Les auteurs de la violence délibérée remettent en cause les postures de neutralité, impartialité, et indépendance conjointement revendiquées par les organisations de secours.

Dans le sillage de chaque accident grave, en particulier quand il entraîne le décès de personnels humanitaires, des recommandations ou des propositions émanent en ordre dispersé des organisations frappées par la violence, pour diminuer les récidives potentielles. Les assassinats perpétrés durant l’année 2020 ont illustré les différences – voire les divergences – de points de vue quant aux mesures de nature à diminuer les risques d’attaques.

Chaque situation est spécifique quant aux logiques et mobiles des groupes qui sont à l’origine d’actions meurtrières. C’est un questionnement global qui progresse pourtant au sein du mouvement humanitaire, faisant croître la préoccupation sécuritaire et construisant la perspective d’un empêchement à agir dans certains contextes.

Le séminaire sera la première d’une série de rencontres, sur différents sites, visant à déboucher, à terme, sur un socle partagé d’analyses et de recommandations qu’acteurs de l’aide, financeurs, et décideurs politiques pourront prendre en considération afin de préserver une capacité à agir. La rencontre a pour ambition de réunir les représentants de différents types d’organisations humanitaires ainsi que des universitaires afin de dégager, par le croisement des regards et le débat, des éléments de réponse aux questions suivantes :

  • Y a-t-il consensus au sein des différentes organisations quant à la réalité-même de la dégradation sécuritaire sur les terrains d’intervention ?
  • Quels sont les principaux mobiles et mécanismes qui apparaissent comme des cofacteurs récurrents conduisant à la violence dont les humanitaires sont les cibles ?

L’explicitation d’un diagnostic partagé (documenté ou ressenti) d’un symptôme aux origines multiples, la violence, et l’analyse de ses principaux ressorts, constituent une étape initiale incontournable. Elle contribuera à créer les conditions et les convergences nécessaires à d’autres séquences de réflexion. D’autres étapes permettront, sur la base d’un socle d’hypothèses étiologiques convergentes, d’expliciter des stratégies et des actions pour contrer une dynamique sécuritaire qui peut conduire à la paralysie du système humanitaire tel qu’il est constitué aujourd’hui. Il s’agit de préserver la sécurité des équipes de secours, condition indispensable pour permettre l’accès des populations aux moyens mobilisés par l’aide internationale.


Programmation 

Première table ronde (9h30-12h30)

Introduction générale de Pierre Micheletti, Président ACF-France

Questions traitées : Considérez-vous que les conditions de sécurité des équipes humanitaires sur les terrains d’intervention se dégradent ? L’évolution actuelle est-elle de nature à déboucher sur un risqué majeur d’empêchement à agir, et ainsi mettre en péril l’accès des populations à l’aide internationale ?

Avec :

  • Boris Martin, Rédacteur en chef, Alternatives Humanitaires (modérateur)
  • Anouk Henry, journaliste à la radio-télévision Suisse (rapporteur)
  • Yves Arnoldy, Chef de la délégation régionale, CICR Paris (intervenant)
  • Frédéric Bardou, Directeur Délégué à la Sécurité, ACF (intervenant)
  • Véronique de Geoffroy, Directrice URD (intervenante)
  • Tomas Muzik, Directeur Régional Afrique de l’Ouest, INSO (intervenant)
  • Florence Daunis, Directrice Générale Adjointe, HI (discutante)
  • Kévin Goldberg, Directeur Général, Solidarités (discutant)
  • Richard Kojan, Président, Alima (discutant)
  • Herrick Mouafo, Administrateur ACF, Enseignant Université Grenoble-Alpes (discutant)

Deuxième table-ronde (14h30 à 17h30)

Introduction de Pascal Revault, Directeur département expertise et plaidoyer, ACF

Question traitée : Quels sont les logiques/mobiles et acteurs qu’ils convient de prendre en considération de façon prioritaire afin de réduire/prévenir les risques de violence délibérée ?

Avec :

  • Anne-Cécile Robert, Journaliste au Monde Diplomatique (modératrice)
  • Jean-François Riffaud, Directeur Général ACF (rapporteur)
  • Mathilde Bourrier, Professeure de sociologie, Université de Genève (intervenante)
  • Daouda Diouf, Directeur Exécutif ENDA Santé (intervenant)
  • Nathalie Herlemont-Zoritchak, Cheffe des programmes, ACAPS (intervenante)
  • Pierre Micheletti, Président ACF (intervenant)
  • Inma Vazquez, Médecins Sans Frontières, Représentante auprès de l’OTAN et de l’UE (intervenante)
  • Candice Salkain, Unité de support en sécurité et gestion de crise - CICR Genève (discutant.e)
  • Peter Billing, Direction Générale - ECHO, Chef d’Unité A.3, gestion des situations d’urgences, sécurité et analyse opérationnelle (discutant)
  • Manon Demange, Programme Alimentaire Mondial (discutante)
  • Joël Weiler, Directeur Général, Médecins du Monde (discutant)

Conclusion et perspectives :

François Goemans, Directeur des relations avec les bailleurs de fonds institutionnels, ACF-International

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