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Quels sont les principaux défis et obstacles auxquels sont aujourd’hui confrontés les organisations humanitaires dans leurs efforts pour accéder aux populations touchées par les crises ?

Depuis de nombreuses années, les organisations humanitaires constatent des difficultés croissantes d’accès aux populations touchées par les crises. Si l’insécurité en zone de conflit a toujours constitué un obstacle, les acteurs humanitaires font face, depuis le début des années 2000, à de nouvelles difficultés qui l’exacerbent. Ces difficultés sont le produit de la multiplication des acteurs et groupes armés non-étatiques au sein de conflits asymétriques et témoignent du fait que le déni d’accès aux populations vulnérables, autrefois simple conséquence de la violence d'un conflit, s’est mué en arme utilisée délibérément à des fins politiques ou militaires. Les acteurs humanitaires déplorent ainsi une tendance croissante des groupes armés non étatiques et des États (y compris, pour ces derniers, dans le cadre de politiques mises en place dans la lutte contre la violence terroriste) à entraver l’accès.

D’une part, l’assistance aux populations présentes dans des zones contrôlées par certains groupes armés non étatiques est parfois assimilée à du soutien aux groupes terroristes et peut même aboutir à des peines criminelles pour les travailleurs humanitaires. Dans certaines zones de conflits comme en Syrie, en Afghanistan ou au Nigeria, des travailleurs humanitaires ont été accusés, arrêtés et condamnés, tandis que les patients et centres médicaux ciblés en lien avec les pratiques de lutte anti-terroriste.

D’autre part, les acteurs humanitaires et les populations destinataires de l’aide sont confrontés à diverses formes d’abus et de harcèlement bureaucratique mis en place par les États : déni d’enregistrement empêchant l’action locale, manipulation de l’aide et refus d’octroyer des visas aux travailleurs humanitaires internationaux sont autant d’obstacles bureaucratiques qui entravent l’accès. Dans les pays du Nord, et notamment au sein de l’Union Européenne, des ONG doivent aussi faire face à des politiques migratoires répressives qui les empêchent de porter assistance aux migrants.

Ces politiques répressives, menées par des États bailleurs comme par d’autres où l’aide humanitaire est déployée, mettent en péril la légitimité des organisations humanitaires cherchant à apporter de l’aide selon le principe d’impartialité et remettent en question leur neutralité.

Nous vous invitons à assister à la discussion entre professionnels humanitaires, expert.es des questions d’accès et de sécurité pour mieux comprendre les difficultés et les dilemmes rencontrés par les organismes d’aide dans ce domaine.

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