Afin de poursuivre sa mission de susciter le débat entre chercheurs, représentants de la société civile et acteurs institutionnels en cette période de crise sanitaire, la Fondation créé un nouvel événement en visioconférence, « L’Instant recherche ». Permettre la rencontre et le dialogue entre des spécialistes engagés, favoriser un échange ouvert, libre et exigeant, où la diversité des savoirs, des pratiques et des principes permet l’émergence de modèles innovants est aujourd’hui une nécessité.

Nous assistons depuis plusieurs décennies à une augmentation importante du nombre de catastrophes « naturelles ». En effet, le nombre annuel moyen de ces catastrophes mesuré entre 1997 et 2017 est deux fois plus important qu’entre 1978 et 1997, et la tendance à l’augmentation se confirme et semble même s’accentuer.

Selon le World Disasters Report 2018, publié par la Fédération Internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, 3 751 catastrophes « naturelles » ont été enregistrées dans le monde entre 2008 et 2017. Durant cette période, le nombre estimatif de personnes touchées est de 2 milliards, dont 95 % l’ont été par des aléas liés aux conditions météorologiques, principalement des inondations (36,7 %) et des tempêtes (17 %). Le coût approximatif des dégâts générés par les catastrophes dans les 141 pays impactés dans le monde durant ces dix années s’élève à 1 658 milliards de dollars (US), dont 72,6 % sont imputables aux aléas liés aux conditions météorologiques, les tempêtes représentant à elles seules 41,7 % de ces coûts.

Entre 1998 et 2017, les catastrophes climatiques et géophysiques ont causé 1,3 million de morts et 4,4 milliards de personnes blessées, sans abris, déplacées, ou nécessitant une assistance urgente. Chaque année, en moyenne, les catastrophes « naturelles » touchent 199 millions de personnes, causent 67 000 décès et font plonger 26 millions de personnes dans la pauvreté, selon le Centre de surveillance des déplacements internes (IDMC). Ces chiffres sont amenés à croître dans les années à venir, et on estime que d’ici à 2050, 200 millions de personnes pourraient chaque année avoir besoin de l’aide humanitaire internationale en raison des catastrophes « naturelles » et des conséquences socioéconomiques des changements climatiques.

Tout cela engendre des crises humanitaires et sanitaires aux causes et modes de gestion spécifiques et dont la multiplication, selon toute prévision, amènera ONG, États, entreprises, institutions internationales à gérer des volumes d’opération en forte croissance à l’avenir. Ce contexte nouveau conduit les acteurs de la société civile et institutions internationales à repenser leur action dans l’optique d’une transition ou articulation plus poussée avec les objectifs du développement durable, et les pouvoirs publics locaux à opter pour des modes innovants de gestion des risques de catastrophes et de transition énergétique. Il est donc important de s’interroger sur ce que ces bouleversements environnementaux impliquent à la fois en termes de conséquences pour les populations ainsi qu’en termes de conception et de pratique de l’action humanitaire.

La quatrième édition de « l’Instant recherche » de la Fondation réunira des chercheurs en anthropologie et géographie sur le thème «Le regard des sciences sociales sur les catastrophes». Ils discuteront notamment de l’évolution de ces phénomènes et de la façon dont ils sont abordés par les multiples acteurs engagés dans la gestion des risques et des impacts qu’ils génèrent pour les sociétés.

  • Qu’entend-on par « catastrophe naturelle » ? Quelles sont les différentes façons de les aborder, et en quoi celles-ci engendrent différentes façons de les gérer ?
  • Quel bilan tirer à ce jour des mesures prises en prévention ou en réponse aux catastrophes « naturelles » par les multiples acteurs engagés, locaux et internationaux ?
  • L’ampleur des conséquences des catastrophes « naturelles » conduit-elle à un double décloisonnement, si souvent espéré, entre disciplines scientifiques d’une part et entre chercheurs et société civile d’autre part ?

Programme :

  • Introduction de Vincent Léger, chargé de recherche de la Fondation
  • Table ronde  « Le regard des sciences sociales sur les catastrophes » autour des trois intervenantes, spécialistes d’anthropologie et de géographie
  • Questions-réponses avec le public

Les propos et opinions exprimés pendant ce débat sont ceux de chercheurs indépendants, qui n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas forcément ceux de la Fondation Croix-Rouge française.

Inscriptions et informations à ce lien.

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