Les leçons du passé pour mieux gérer l’avenir

Le mot de l’éditeur

La Politique de la peur. Médecins Sans Frontières et l’épidémie d’Ebola Michiel Hofman et Sokhieng Au (dir.) Renaissance du Livre, 2017

« Décembre 2013, Guinée : un petit garçon succombe à une maladie non diagnostiquée. Ce décès mystérieux marque le début d’une épidémie d’Ebola de deux ans qui va faire trembler le monde et menacer nombre de pays, riches et pauvres confondus, en divers endroits de la planète.

Le 31 mars 2014, Médecins Sans Frontières (MSF) lance un avertissement : cette épidémie, qui sévit désormais en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia, est sans précédent, “hors de contrôle”. Il faudra cependant attendre le 8 août pour que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) finisse par déclarer que l’épidémie est une “urgence de santé publique de portée internationale”. En septembre, lorsqu’un cas est diagnostiqué aux États-Unis, la majeure partie du monde tourne enfin son attention sur ces trois petits pays d’Afrique de l’Ouest et la machine médiatique s’emballe, produisant en série des scénarios catastrophes. Au cours des mois suivants, l’épidémie entame un recul et, le 29 mars 2016, l’OMS en déclare officiellement la fin. La maladie à virus Ebola aura contaminé 28 646 personnes et fait 11 308 morts.

Le maître mot de cette épidémie ? La peur. Peur naturelle liée à une maladie mortelle, peur alimentée par les tenants du pouvoir afin d’obtenir des bénéfices politiques. Peur « à distance » sur les autres continents, mais aussi peur des malades. Au sein d’un tel chaos – une situation inédite pour l’organisation –, MSF s’est retrouvée contrainte d’agir. Cette épidémie a non seulement mis à rude épreuve ses valeurs éthiques, mais a aussi montré les limites de ses capacités en termes d’infrastructures médicales et logistiques.

C’est pour examiner le rôle de l’organisation et tirer les enseignements de cette crise sans précédent que MSF a conçu La Politique de la peur, ouvrant même ses archives internes aux contributeurs. De façon impitoyable, la maladie a mis au jour la fragilité du corps humain, de la société et du corps politique. Les textes de cet ouvrage racontent les pans de cette histoire à travers le prisme de diverses disciplines (anthropologie, médecine, histoire…), mais aussi de quatre témoignages narrant une expérience personnelle de l’épidémie.

Car ce qui importe, c’est ce qui se passera demain et la manière dont ceux qui auront à faire des choix difficiles pourront bénéficier des leçons du passé. »

Une interview de l’un des auteurs sera bientôt disponible sur notre site : http://alternatives-humanitaires.org

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