L’action humanitaire au-delà des French doctors

Eleanor Davey
Eleanor DaveyEleanor Davey est historienne de l’humanitaire. Sa thèse de doctorat, soutenue à l’université de Londres en 2011, portait sur l’évolution des réponses françaises dans le « tiers-monde », avec un accent sur Médecins Sans Frontières (MSF). De 2011 à 2014, elle a travaillé au sein du Humanitarian Policy Group (HPG) de l’Overseas Development Institute (ODI) sur les usages de l’histoire dans la pratique et la politique humanitaires. Elle a rejoint le Humanitarian and Conflict Response Institute (HCRI) en mai 2014 et enseigne au département d’histoire de l’université de Manchester. Paru en décembre 2015 chez Cambridge University Press : Idealism beyond Borders. The French Revolutionary Left and the Rise of Humanitarianism, 1954-1988.

Pour inaugurer cette rubrique « Perspectives », Eleanor Davey nous propose de relire la geste des French doctors tout en allant au-delà du « moment » fondateur qu’a représenté le Biafra. Ce regard porté par un chercheur anglo-saxon sur cette « histoire française » ébranlera quelques certitudes hexagonales. Elle nourrira sans nul doute le débat, objectif premier d’Alternatives Humanitaires. Parce qu’elle nous invite à porter notre propre regard plus loin pour embrasser toutes les influences intervenues depuis la fin des années 1960, Eleanor Davey convie l’ensemble de la communauté humanitaire à nourrir une compréhension plus large de l’action qu’elle porte et de son évolution.

Chercheurs et commentateurs s’accordent pour reconnaître l’importance historique et actuelle des French doctors. Le modèle d’action humanitaire auquel ont donné naissance les cercles militants, médiatiques et médicaux dans la France des années 1970 a eu un impact majeur sur les concepts et les pratiques de l’aide humanitaire aux XXe et XXIe siècles. Les organisations associées à ce modèle – en premier lieu Médecins Sans Frontières (MSF) – et les individus qui ont influencé sa pratique sont au premier plan des débats actuels et continuent de séduire et convaincre les travailleurs humanitaires, les journalistes comme les universitaires. Cependant, porter le regard au-delà de ce modèle dans une perspective historique s’avère essentiel si l’on veut rappeler d’autres développements advenus dans le champ humanitaire, mais aussi parce que cela permet de mieux comprendre et avec davantage de nuances la contribution des French doctors.

Le « moment » French doctors

Médecins Sans Frontières (MSF) est sans conteste l’incarnation la plus influente des French doctors ; elle est décrite par le commentateur de l’aide humanitaire David Rieff comme « la conscience du monde humanitaire » et sa plus importante organisation non gouvernementale (ONG), et par l’anthropologue Miriam Ticktin comme « pratiquement synonyme d’humanitaire dans le monde contemporain »[1]David Rieff, A Bed for the Night: Humanitarianism in Crisis, New York, Simon and Schuster, 2002, p. 84 ; Miriam Ticktin, “Where ethics and politics meet: The violence of humanitarianism in … Continue reading. Du point de vue opérationnel, sa position force le respect : en 2010, alors que seules 5 % des ONG internationales au sein du système humanitaire étaient d’origine française, le « mouvement MSF » (puisque c’est ainsi qu’est baptisé le rassemblement de ses différentes sections nationales) comptait parmi le top cinq des meilleures organisations mondiales, en termes de budget et de couverture[2]Active Learning Network for Accountability and Performance in Humanitarian Action (ALNAP), State of the Humanitarian System, Londres, Overseas Development Institute, 2012, p. 29..

L’ethos en même temps que l’épithète « Sans Frontières » ont conquis une véritable notoriété tant en France qu’à l’étranger, influençant toute une génération d’organisations humanitaires ainsi que d’autres réseaux transnationaux. Leur insistance sur le droit fondamental des populations en souffrance à une aide au-delà du principe de la souveraineté étatique a trouvé une résonance internationale.

Leur succès a d’ailleurs formaté les récits sur l’action humanitaire moderne. Nombre d’entre eux considèrent la guerre du Biafra au Nigeria (1967-1970) comme un moment crucial, symbolique pour ceux qui allaient être surnommés les French doctors. Ce conflit, ainsi que la crise du Pakistan oriental (1970-1971), a mis en lumière pour un groupe de volontaires et de journalistes les réalités et les inadéquations de la pratique humanitaire d’alors. Cela aboutira à la création de MSF en 1971. De manière graduelle, tandis que s’affirmaient son expérience et sa capacité, MSF développera et affinera la pratique du « témoignage », désormais considérée comme l’un des principaux héritages de l’expérience française au Biafra. Mais cette guerre du Biafra aura également représenté un moment de forte remise en question pour un certain nombre d’organisations plus anciennes, dont le Comité international de la Croix-Rouge, les agences des Nations unies et d’autres ONG[3]Marie-Luce Desgrandchamps, “Dealing with ‘Genocide’: the ICRC and the UN during the Nigeria-Biafra War, 1967-70”, Journal of Genocide Research, vol. 16, n° 2-3, 2014, p. 281-297 ; Philippe … Continue reading.

Il est en effet désormais avéré que l’aide apportée a servi d’instrument de propagande et contribué à prolonger le combat des sécessionnistes. De même, les relations entre l’action humanitaire et les médias de masse étaient très étroites et parfois ambiguës. Pour toutes ces raisons, le Biafra sert souvent de référence dans l‘époque la plus récente de l’action humanitaire.

Il existe cependant d’autres voies pour faire l’historique des French doctors, qui ajoutent de la profondeur à sa caractérisation. L’héritage du Biafra et du Pakistan oriental, ainsi que du tremblement de terre au Pérou en 1972, incluait non seulement le témoignage mais mettait également l’accent sur la logistique, un domaine dans lequel les innovations de MSF interviendront assez largement à partir de la seconde moitié des années 1970[4]Voir Marc Payet, Logs. Les hommes-orchestres de l’humanitaire, Paris, éditions Alternatives, 1996.. Les avancées logistiques ne pouvaient en effet se développer sans la progression de l’organisation elle-même, même si elles relevaient d’une aspiration plus ancienne à fournir une réponse humanitaire flexible et rapide là où elle faisait défaut. Cette aspiration n’était pas limitée aux French doctors : les Nations unies avaient aussi cherché à améliorer leurs processus de coordination, après que l’aide internationale eut laissé cruellement à désirer, et que le Programme alimentaire mondial ait commencé sa mue d’une organisation spécialisée dans le développement en spécialiste de la réponse d’urgence[5]Randolph Kent, Anatomy Of Disaster Relief: The International Network in Action, Londres, Pinter Publishers, 1987 ; D. John Shaw, The World’s Largest Humanitarian Agency: The Transformation of the … Continue reading.

Au-delà de l’histoire de l’action humanitaire en tant que réponse en situation d’urgence, le Biafra fut aussi une époque déterminante de l’histoire des droits de l’homme et des réponses aux atrocités d’après-guerre. Une raison significative en est le rôle qu’il a joué dans l’émergence d’un débat sur un génocide postcolonial et, plus particulièrement, l’invocation de la mémoire de l’Holocauste. Les événements au Biafra – auxquels, de nouveau, il faut ajouter les violences dans le Pakistan oriental, ainsi que les crimes des Khmers Rouges au Cambodge dans la seconde moitié des années 1970 – étaient fréquemment présentés comme des « génocides » par les journalistes et les activistes européens et nord-américains[6]Karen E. Smith, Genocide and the Europeans, Cambridge University Press, 2010, p. 65-104. Cette représentation du conflit comme un génocide, y compris l’utilisation de la rhétorique de … Continue reading. Ceux qui firent campagne pour une action plus ferme en réponse aux atrocités mettaient souvent en avant l’urgence et une morale de l’intervention s’appuyant sur la rhétorique de l’Holocauste. L’idée que les droits de l’homme étaient la réponse aux atrocités prit ainsi de l’ampleur dans les années 1970, en parallèle et parfois en correspondance avec l’accent mis par les French doctors sur le témoignage. Selon l’expression de Bernard Kouchner, cofondateur de MSF et de Médecins du Monde (MDM), « Auschwitz, les Khmers Rouges, les grandes hécatombes : nous, volontaires de l’humanitaire, nous les avons rendu plus difficiles à perpétrer et à dissimuler par la presse , 2012 et d’autres publications du projet A Global History of Modern Humanitarian Action, disponible sur : www.odi.org.uk/hpg)).

Une vision à plus long terme

Tout comme en anglais, les mots utilisés pour décrire l’action humanitaire en français et les significations données ont évolué avec le temps. Selon les usages, le mot anglais « humanitaire » était relié à des discussions théologiques ou pour désigner « une inquiétude vis-à-vis de l’humanité tout entière, une compassion et une parenté avec toutes les créatures vivantes[7]Katherine Davies, Continuity, change and contest: Meanings of “humanitarian” from the “Religion of Humanityto the Kosovo war, Londres, ODI, 2012.. De la même manière, le mot français « humanitaire » trouve ses origines dans le philanthropisme du XVIIIe siècle, émergeant aux alentours des années 1760 pour décrire « l’amour général de l’humanité»[8]Edward D. Seeber, “Humanisme, Humanitisme, and Humanitarisme”, Modern Language Notes, vol 49, n° 8, 1934, p. 521..Un demi-siècle plus tard, le mot était utilisé comme un adjectif dérivé d’« humanité », mais souvent dans un sens péjoratif. Humanitaire, à cette période, était souvent équivalent à ce que l’on appellerait en anglais contemporain « bleeding heart liberalism » et, dans le français d’aujourd’hui, au mot peu employé d’« humanitarisme » : sentimental, compatissant, peu pratique[9]Marianne Valentin, « Les infortunes du mot humanitaire », Vacarme, vol. 4-5, 1997..

Les chercheurs qui analysent l’histoire de l’action humanitaire à travers le prisme des motivations et des concepts ont souvent mis en évidence le large spectre des activités « humanitaires » de cette première période. Le mouvement « abolitionniste », par exemple, est fréquemment cité comme un prototype influent du fait du rôle de l’activité associative, du lobbying et de la pression publique au nom de l’« humanité ». C’est en étudiant la campagne contre l’esclavage que Thomas Haskell démontra que les sentiments humanitaires ne se forment que lorsqu’il y a la perception de la possibilité d’un changement, et ainsi d’une responsabilité morale. Une situation nouvellement perçue comme intolérable devient l’objet d’un nouvel engagement, précisément du fait d’un changement dans la perception des relations causales[10]Thomas Haskell, “Capitalism and the Origins of the Humanitarian Sensibility”, The American Historical Review, vol. 90, n° 2/3, 1985, p. 339-361 et 547-566..

L’héritage du colonialisme est à première vue moins confortable pour l’humanitaire que la campagne contre l’esclavage, car – pour adopter la terminologie de Michael Barnett – il est bien plus clairement paternaliste et bien moins en faveur de l’émancipation[11]Michael Barnett, Empire of Humanity: A History of Humanitarianism?, Londres, Ithaca, Cornell University Press, 2011..

Si la « mission civilisatrice » du pouvoir colonial pouvait se concevoir comme une entreprise humanitaire en ce qu’elle cherchait à améliorer les vies des habitants des territoires colonisés, elle s’appuya pour cela sur la croyance selon laquelle les non-Européens vivaient dans un état de sauvagerie et de barbarie. Cette croyance rationalisa à la fois les interventions caritatives et punitives.

De ce point de vue-là, il est tout aussi inexact de considérer l’abolitionnisme comme positif par opposition à l’histoire plus sombre de l’impérialisme – le premier étant fermement impliqué dans le moralisme, l’interventionnisme et la campagne pour la « civilisation » du second[12]Françoise Vergès, Abolir l’esclavage : une utopie coloniale. Les ambiguïtés d’une politique humanitaire, Paris, Albin Michel, 2001.. La recherche récente a mis en évidence que l’action humanitaire et l’impérialisme sont « liés dans des séries d’histoires se construisant mutuellement, dans lesquelles les idées et les pratiques associées à la politique et à l’administration impériale ont autant façonné des notions naissantes relatives à l’action humanitaire qu’elles ont été influencées par ces dernières[13]Rob Skinner et Alan Lester, “Humanitarianism and Empire: New Research Agendas”, The Journal of Imperial and Commonwealth History, vol. 40, n° 5, 2012, p. 731. ». L’expertise développée dans les colonies était aussi canalisée directement vers la société civile internationale par le mouvement des missionnaires et des membres du service colonial vers les agences internationales et les ONG. Tracer des parcours de carrière continue ainsi d’être un moyen utile d’analyser les relations entre les systèmes politique, diplomatique et militaire actuels d’une part, et la société civile nationale et internationale d’autre part[14]Guillaume Lachenal et Bertrand Taithe, « Une généalogie missionnaire et coloniale de l’humanitaire : le cas Aujoulat au Cameroun, 1935-1973 », Le mouvement social, n° 227, 2009, p. 45-63 ; … Continue reading.

Une vision à plus long terme contribue également à ranger l’action humanitaire parmi les autres techniques nationales et internationales de gouvernement, rappelant sa relation au pouvoir. Une telle perspective est pertinente à la lumière des combats de certains humanitaires dans les dernières décennies pour s’affirmer contre le pouvoir étatique tandis que l’intérêt de ce dernier pour l’action humanitaire en a fait un des acteurs-clés de l’expansion du secteur. Des études touchant à des domaines voisins de l’histoire de l’action humanitaire, comme l’histoire de l’internationalisme ou de la médecine, éclairent la manière dont l’idée de coopération au-delà des frontières étatiques a émergé et évolué. Elles nous aident à comprendre comment les développements dans la gouvernance humanitaire faisaient partie d’un ensemble d’idées similaires et d’initiatives venues d’Europe, et plus tard des États-Unis, mêlant réformes du commerce, socialisme et mouvements pacifiste[15]Mark Mazower, Governing the World: The History of an Idea, Londres, Allen Lane, 2012.. Ces connexions deviendront particulièrement évidentes au moment de la consolidation et de l’articulation des affaires humanitaires : dans la collaboration internationale après la Première Guerre mondiale, à l’occasion des opérations massives d’aide durant la Seconde Guerre mondiale, avec l’élaboration du programme d’aide postcolonial, puis la réforme et les efforts de coordination depuis la fin de la guerre froide.

Une vision plus large

Cette vision à long terme reste néanmoins tournée vers les formes occidentales de l’action humanitaire. Si cela nous permet de porter notre regard au-delà des French doctors, elle ne nous permet pas de sortir de leur cadre de référence. Et pourtant, comme en témoigne la présence massive des équipes médicales cubaines lors de l’épidémie d’Ebola de 2014-2015, l’action humanitaire n’est pas le domaine réservé de ceux qui adhèrent aux « principes humanitaires » édictés à l’origine par le mouvement Croix-Rouge et Croissant-Rouge. Cuba préfère ainsi les termes de solidarité et de coopération à celui d’aide pour décrire ses programmes internationaux en matière médicale comme d’éducation[16]Elena Fiddian-Qasmiyeh, South-South Educational Migration, Humanitarianism and Development: Views from Cuba, North Africa and the Middle East, Oxford, Routledge, 2015..

Ces dernières années s’est développée une critique de l’action humanitaire, souvent décrite – dans la lignée de l’histoire esquissée plus haut – comme eurocentrée et transatlantique. Cette critique découle, non sans ironie, d’un récit simpliste et à courte vue des pressions géopolitiques supportées par l’action humanitaire depuis les attaques du 11 Septembre 2001. Même si elle a connu des antécédents, cette accusation portée contre le secteur humanitaire d’être dans son ensemble trop lié aux agendas politiques américain et européen a depuis cette date gagné en intensité. Un rapport de 2006 du Feinstein International Centre résumait ces inquiétudes : « Étant donnés les récents niveaux de polarisation et de manipulation auxquels il est soumis, existe-t-il quelque chose de vraiment universel dans ce que nous appelons l’action humanitaire ? En d’autres termes, la nature essentiellement occidentale de l’appareil humanitaire se heurte-t-elle aux valeurs universelles qu’elle est censée transmettre ? Le fait que l’action humanitaire soit “du Nord” compromet-il la capacité des agences humanitaires à fonctionner et à être considérées comme neutres, impartiales et indépendantes[17]Antonio Donini et al., Humanitarian Agenda 2015: Principles, Power, and Perceptions, Medford, Feinstein International Center, Tufts University, 2006, p. 13. ? »

Une des conséquences de cette inquiétude fut le développement des études de perception. Une autre fut un intérêt grandissant pour les expériences issues de différents pays auxquels on se réfère parfois comme des « puissances globales émergentes », mais aussi d’organisations régionales, de réseaux organisés sur la religion, d’ONG du Sud, d’organisations nationales, de communautés diasporiques, ainsi que d’entreprises privées et d’acteurs militaires.

En termes historiographiques, des lacunes significatives subsistent concernant les descriptions de l’action humanitaire en général, tandis que des trous noirs béants demeurent concernant l’histoire de l’humanitaire du Sud en particulier. Mettre l’accent sur la diversité des « cultures de l’action humanitaire » serait un moyen de pallier ce manque ; de même, une attention portée sur les pratiques permettrait d’atténuer les différences conceptuelles rhétoriques et ainsi d’aider à mettre en valeur des aspects souvent sous-estimés de la réponse humanitaire[18]Voir par exemple Jacinta O’Hagan et Miwa Hirono, “Fragmentation of the International Humanitarian Order? Understanding ‘Cultures of Humanitarianism’ in East Asia”, Ethics & … Continue reading. Mais la recherche en ce sens reste pour l’heure dispersée et partielle si bien qu’il est difficile pour des non-spécialistes de l’identifier et d’y accéder, tandis que le discours dominant ne permet pas à cette vision plus large de nous aider à relativiser la compréhension que nous avons de l’action humanitaire globale. Pour toutes ces raisons, sans aucun doute à notre détriment et malgré nos ambitions en sens contraire, nous courons le risque de perpétuer notre connaissance élaborée avec une courte vue et dans un cadre étroit.

Traduit de l’anglais par Renny Ngo

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References

References
1 David Rieff, A Bed for the Night: Humanitarianism in Crisis, New York, Simon and Schuster, 2002, p. 84 ; Miriam Ticktin, “Where ethics and politics meet: The violence of humanitarianism in France”, American Ethnologist, vol. 33, n° 1, 2006, p. 35.
2 Active Learning Network for Accountability and Performance in Humanitarian Action (ALNAP), State of the Humanitarian System, Londres, Overseas Development Institute, 2012, p. 29.
3 Marie-Luce Desgrandchamps, “Dealing with ‘Genocide’: the ICRC and the UN during the Nigeria-Biafra War, 1967-70”, Journal of Genocide Research, vol. 16, n° 2-3, 2014, p. 281-297 ; Philippe Ryfman, La Question humanitaire, Paris, Ellipses, 1999, p. 35.
4 Voir Marc Payet, Logs. Les hommes-orchestres de l’humanitaire, Paris, éditions Alternatives, 1996.
5 Randolph Kent, Anatomy Of Disaster Relief: The International Network in Action, Londres, Pinter Publishers, 1987 ; D. John Shaw, The World’s Largest Humanitarian Agency: The Transformation of the UN World Food Programme and of Food Aid, Londres, Palgrave Macmillan, 2011, p. 52-62.
6 Karen E. Smith, Genocide and the Europeans, Cambridge University Press, 2010, p. 65-104. Cette représentation du conflit comme un génocide, y compris l’utilisation de la rhétorique de l’Holocauste, a également été encouragée et adoptée par les services de propagande du Biafra.
7 Katherine Davies, Continuity, change and contest: Meanings of “humanitarian” from the “Religion of Humanityto the Kosovo war, Londres, ODI, 2012.
8 Edward D. Seeber, “Humanisme, Humanitisme, and Humanitarisme”, Modern Language Notes, vol 49, n° 8, 1934, p. 521.
9 Marianne Valentin, « Les infortunes du mot humanitaire », Vacarme, vol. 4-5, 1997.
10 Thomas Haskell, “Capitalism and the Origins of the Humanitarian Sensibility”, The American Historical Review, vol. 90, n° 2/3, 1985, p. 339-361 et 547-566.
11 Michael Barnett, Empire of Humanity: A History of Humanitarianism?, Londres, Ithaca, Cornell University Press, 2011.
12 Françoise Vergès, Abolir l’esclavage : une utopie coloniale. Les ambiguïtés d’une politique humanitaire, Paris, Albin Michel, 2001.
13 Rob Skinner et Alan Lester, “Humanitarianism and Empire: New Research Agendas”, The Journal of Imperial and Commonwealth History, vol. 40, n° 5, 2012, p. 731.
14 Guillaume Lachenal et Bertrand Taithe, « Une généalogie missionnaire et coloniale de l’humanitaire : le cas Aujoulat au Cameroun, 1935-1973 », Le mouvement social, n° 227, 2009, p. 45-63 ; David Lewis, “International development and the ‘perpetual present’: Anthropological approaches to the re-historicization of policy”, European Journal of Development Research, n° 21, 2009, 40-42.
15 Mark Mazower, Governing the World: The History of an Idea, Londres, Allen Lane, 2012.
16 Elena Fiddian-Qasmiyeh, South-South Educational Migration, Humanitarianism and Development: Views from Cuba, North Africa and the Middle East, Oxford, Routledge, 2015.
17 Antonio Donini et al., Humanitarian Agenda 2015: Principles, Power, and Perceptions, Medford, Feinstein International Center, Tufts University, 2006, p. 13.
18 Voir par exemple Jacinta O’Hagan et Miwa Hirono, “Fragmentation of the International Humanitarian Order? Understanding ‘Cultures of Humanitarianism’ in East Asia”, Ethics & International Affairs, vol. 28, n° 4, 2014, p. 409-424 ; Pierre Fuller, “North China famine revisited: Unsung native relief in the warlord era, 1920–1921”, Modern Asian Studies, vol. 47, n° 3, 2013, p. 820-850.

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