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Déplacements forcés, pression anthropique et résilience locale au Cameroun

Joël Moudio
Joël MoudioTitulaire d’un doctorat/Ph. D en science politique, Joël Moudio est enseignant chercheur à l’université de Yaoundé II (Cameroun). Il est par ailleurs membre de la Jeune Équipe Associée à l’IRD, Gouvernance locale des crises migratoires et alimentaires au Cameroun et au Mali (JEAI GoMMACCA). Les travaux de Joël portent sur la sécurité alimentaire, les crises migratoires, les conflits intercommunautaires, la gouvernance urbaine, et la culture matérielle.
Vincent Habaga
Vincent HabagaDoctorant en géographie à l’université de Maroua (Cameroun), Vincent Habaga est membre de la Jeune Équipe Associée à l’IRD, Gouvernance locale des crises migratoires et alimentaires au Cameroun et au Mali (JEAI GoMMACCA). Il est titulaire d’un diplôme de professeur de l’enseignement secondaire de 2e grade (DIPES II) et d’un master professionnel en gestion des projets et programmes humanitaires. Vincent travaille sur les enjeux de gouvernance liés aux crises migratoires, sécuritaires et environnementales dans la région du bassin du lac Tchad.

Comment un afflux massif de déplacés internes a entraîné une surexploi­tation des ressources naturelles, conduisant à une déforestation rapide et à une dégradation des sols, aggravant la crise humanitaire en cours. C’est ce que nous expliquent ici les auteurs, s’appuyant sur leur étude menée dans l’Extrême-Nord du Cameroun.


Makalingaï est une localité située dans l’arrondissement de Tokombéré, dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun. L’afflux de presque 2000 déplacés internes fuyant les exactions de Boko Haram, entre 2013 et 2023, a généré une crise humanitaire aux fortes conséquences environnementales et sociales. En effet, l’augmentation démographique, de l’ordre de 9 %, a induit une pression sans précédent sur les ressources naturelles et l’environnement. Cette pression anthropique s’est traduite par une expansion des terres cultivées au détriment des formations végétales, témoignant d’une exploitation accrue des ressources pour subvenir aux besoins d’une population en croissance. Comment les déplacements forcés internes, combinés aux effets du changement climatique affectent-ils la durabilité des écosystèmes et les moyens de subsistance des populations à Makalingaï, et quelles sont les stratégies mises en oeuvre par les différents acteurs pour répondre à ces défis ? C’est tout le sens de l’étude que nous avons menée et dont nous présentons ici quelques conclusions[1]En 2023, des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès du chef de canton de Makalingaï et du représentant des personnes déplacées. En plus des entretiens, l’étude s’appuie sur … Continue reading.

S’inscrivant dans le champ de l’écologie politique[2]Jean-Paul Deléage, « En quoi consiste l’écologie politique ? », Écologie & Politique, vol. 2, n° 40, 2010, p. 21-30 ; Alain Lipietz, « Écologie politique régulationniste ou économie … Continue reading, cette étude examine les interactions complexes entre les facteurs sociaux, économiques et environnementaux à l’oeuvre dans le contexte des déplacements forcés. Nos résultats confirment les analyses de plusieurs chercheurs sur les liens étroits entre les crises humanitaires et les dégradations environnementales[3]J. Dupont, « Les réfugiés et l’environnement : une relation complexe », in Les enjeux environnementaux des migrations, Presses Universitaires de France, p. 123-145 ; C. Le Goff, et B. Dubois, … Continue reading. En effet, nous observons une corrélation significative entre la déforestation, les perturbations du cycle hydrologique et la diminution des rendements agricoles, soulignant ainsi la vulnérabilité des écosystèmes face aux pressions anthropiques. Cet article analyse d’une part, l’impact des mobilités contraintes sur l’environnement et les moyens de subsistance des populations à Makalingaï dans un contexte de changement climatique et, d’autre part, évalue l’efficacité des initiatives locales de résilience.

Cette recherche, réalisée en 2023 dans le cadre de recherches doctorales, s’est prolongée en marge du projet de la Jeune Équipe Associée de l’Institut de recherche pour le développement (JEAI IRD)[4]Une JEAI est constituée d’au moins 3 chercheurs du Sud, implantée dans le Sud, associée à une unité de recherche de l’IRD sur une thématique de recherche liée aux grands enjeux sociétaux, … Continue reading portant sur la gouvernance des crises migratoires et alimentaires au Mali et au Cameroun. Méthodologiquement, elle s’appuie sur une combinaison d’analyses quantitatives et qualitatives. L’étude diachronique des changements d’occupation des sols, couplée à des enquêtes de terrain, a permis de quantifier l’impact des migrations sur l’environnement et d’identifier les principaux facteurs de pression. Parallèlement, une approche qualitative a permis de comprendre les perceptions et les stratégies d’adaptation des populations locales face à ces changements. L’étude s’articule autour de trois axes : la transformation des paysages par les migrations forcées, les initiatives locales de dialogue intercommunautaire, et les enjeux de la reconstruction écologique.

Migrations, climat  et environnement : le défi de Makalingaï

Entre 2013 et 2023, l’accroissement démographique a exercé une pression inédite sur les ressources naturelles. Comme le révèle une étude de 2022[5]RESILAC, Activités de cohésion sociale dans la région de l’Extrême-Nord, Pilier 1A, Rapports, 2021., cette dynamique s’est traduite par une augmentation de 70 hectares des terres agricoles au détriment d’une diminution significative de la couverture végétale. Ces transformations témoignent d’une dégradation accélérée des milieux naturels, qui met en péril la biodiversité et les équilibres écologiques. Cette évolution est le résultat d’une exploitation accrue des ressources naturelles par les personnes déplacées internes (PDI), en quête de moyens de subsistance. Le déboisement de la forêt communautaire et la mise en valeur de terres auparavant considérées comme improductives témoignent incontestablement de cette pression anthropique.

Les résultats de notre étude, tout en s’inscrivant dans le constat plus général formulé par certains auteurs[6]Koko Warner et al., “Climate change environmental degradation and migration”, Natural Hazards, December 2010, vol. 55, no. 3, pp. 689-715 ; Freeman, L., « Changements environnementaux, … Continue reading quant aux impacts environnementaux des migrations forcées, mettent en évidence l’ampleur des transformations subies par les écosystèmes de Makalingaï. La dégradation des sols, la réduction de la biodiversité, et les perturbations des cycles hydrologiques constituent autant de menaces pour la durabilité des systèmes de production et le bien-être des populations.

La région est soumise à une variabilité climatique accrue, caractérisée par des alternances de sécheresse et d’inondations

Parallèlement à ces pressions anthropiques, la région est soumise à une variabilité climatique accrue, caractérisée par des alternances de sécheresse et d’inondations. Les données pluviométriques sur seize ans (2009-2024) – rapportées par la délégation d’arrondissement d’Agriculture et du Développement rural de Tokombéré[7]Tokombéré est une commune située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, dans le département du Mayo-Sava. Makalingaï est un canton et une chefferie traditionnelle de cet … Continue reading en 2025 – illustrent parfaitement cette instabilité. Ainsi, l’année 2017 a été marquée par un déficit pluviométrique sévère de 557 mm, tandis que l’année 2020 a connu un excédent record de 1271 mm. Cette fluctuation, influencée par les changements climatiques globaux et les pratiques agricoles locales, rend les activités agricoles de plus en plus précaires, et compromet ainsi la sécurité alimentaire des populations[8]S.Diallo et M. Traoré, « Impacts des changements climatiques sur les systèmes de production agricole dans le bassin du lac Tchad », Revue des Sciences de l’Eau, 37(2), p. 115-132..

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La conjugaison de pressions anthropiques croissantes et de la variabilité climatique a entraîné une dégradation accélérée des écosystèmes de Makalingaï, compromettant la sécurité alimentaire des populations. En effet, les rendements agricoles ont chuté de 30 % entre 2019 et 2023. Face à cette urgence, la création d’une zone agroforestière associée à la restauration des sols et à une gestion collective des ressources naturelles s’est avérée indispensable pour renforcer la résilience des communautés locales et assurer leur avenir. Face aux pressions environnementales croissantes et aux tensions sur les ressources naturelles, la nécessité d’une approche collective et concertée est devenue impérative. Le dialogue intercommunautaire a alors émergé comme un levier essentiel pour atténuer les conflits, favoriser la cohabitation pacifique, et encourager des stratégies de gestion durable adaptées aux défis locaux.

La résilience intercommunautaire : le pouvoir du dialogue

À la suite des conflits liés à l’accès aux ressources naturelles qui opposent les communautés hôtes et les populations déplacées, des organisations non gouvernementales (ONG) comme l’Association camerounaise pour le dialogue interreligieux et le Redressement économique et social inclusif du lac Tchad (RESILAC) – avec l’appui des autorités traditionnelles et administratives – ont mis sur pied des espaces de dialogue pour résoudre ces conflits et rapprocher les communautés (voir tableau ci-dessous). La participation au dialogue intercommunautaire dans les territoires d’accueil de Makalingaï s’est faite selon quatre axes principaux : la construction d’une synergie entre les acteurs, le développement du capital humain avec une place faite à la jeunesse, le développement du capital culturel, et l’inclusivité en matière de ressources naturelles[9]RESILAC, Activités de cohésion sociale dans la région de l’Extrême-Nord, Pilier 1A, 2021, op. cit.. L’approche du dialogue intercommunautaire, fondé sur l’engagement participatif, favorise un espace où les membres de différentes communautés peuvent délibérer sur des enjeux pressants et élaborer de manière collaborative des solutions adaptées au contexte. Dans les communautés d’accueil de la plaine de Mora[10]La plaine de Mora est une vaste étendue située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, à proximité du massif montagneux des monts Mandara. Bien qu’elle soit relativement proche … Continue reading, les PDI participent activement à ces dialogues, en apportant des informations précieuses sur les obstacles à leur intégration. Ainsi, les difficultés d’accès à l’eau et aux soins de santé maternelle – comme en témoigne la prévalence des accouchements à domicile chez les femmes déplacées – constituent des thèmes récurrents.

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Au cours de ces sessions, les communautés sont encouragées à explorer des moyens innovants d’exploiter les ressources existantes et de relever les défis identifiés. Un objectif clé du dialogue intercommunautaire est de reconnaître et de renforcer les pratiques de cohésion sociale positive. Cela implique de promouvoir la complémentarité entre les groupes à travers des initiatives telles que les échanges économiques (par exemple, bétail, produits agricoles), la gestion collaborative des infrastructures hydrauliques, des écoles et des centres de santé, l’entraide et les consultations conjointes entre les chefs religieux et les autorités administratives. En outre, l’approche vise à unir les communautés Kanouri, Fulani et Arabes choa qui résident sur ces territoires afin de relever les défis de développement commun tels que l’inaccessibilité des pistes d’élevage et la dégradation de l’environnement causée par l’érosion des berges.

 

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Les initiatives d’agriculture communautaire ont joué un rôle crucial dans le renforcement des liens entre les populations déplacées et les populations hôtes dans la plaine de Mora. Des efforts de collaboration impliquant des ONG telles que : RESILAC ; International Rescue Committee (IRC) ; Projet de développement de l’élevage (PRODEL) ; Programme national de développement participatif (PNDP) ; Codas Caritas ; Intersos ; Plan Cameroun. Le diocèse de Maroua-Mokolo a facilité ces initiatives. Grâce au travail partagé et à l’échange de ressources, les participants des deux communautés ont renforcé leurs relations. Les communautés hôtes ont offert des terres pour la culture, tandis que les ONG ont fourni des intrants essentiels tels que les semences et les fournitures agricoles.

 

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Les acteurs ayant participé au dialogue ont, par la suite, partagé le repas communautaire en réunissant une partie de la population hôte (500 personnes) et les PDI (639 personnes). Le repas était organisé par les organisations non gouvernementales (RESILAC, Codas Caritas), soucieuses de la cohésion sociale dans les localités d’accueil des déplacés. De fait, la participation de la population hôte et déplacée aux activités s’achevant sur le partage d’un repas communautaire permet de réduire les écarts entre les uns et les autres. Il en est de même des activités dans les champs communautaires sur les territoires d’accueil de la plaine de Mora. Les travaux associaient les deux communautés, sous l’égide d’ONG comme Codas Caritas du diocèse de Maroua-Mokolo.

La gestion des ouvrages hydrauliques est une autre activité qui participe de cette cohésion sociale dans les communautés d’accueil. Un comité de gestion a été constitué pour garantir le bon fonctionnement de l’ouvrage. Il est formé de quatre membres de la population hôte et de deux membres de la population déplacée, en plus des représentants des ONG (un membre IRC à Makalingaï, un membre PRODEL, et un membre du PNDP à Moundouvaya). Le cas de Moundouvaya[11]Moundouvaya, comme Makalingaï, est un village situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun est un exemple palpable de ce rapprochement, où aucun conflit n’a été enregistré en matière d’accès à l’eau dans les bornes fontaines installées par le projet PRODEL. Toutefois, l’accès au foncier agricole et pastoral reste insuffisant.

Si le dialogue intercommunautaire contribue à pacifier les tensions et à renforcer la cohésion sociale, il ne saurait à lui seul garantir une gestion durable des ressources naturelles. La reconstruction écologique s’impose comme un enjeu fondamental qui nécessite des stratégies intégrées combinant restauration des écosystèmes et alternatives économiques viables pour assurer la pérennité des initiatives engagées.

Les défis de la reconstruction écologique

Le taux de pauvreté monétaire alarmant qui touche près de 75 % de la population de l’Extrême-Nord du Cameroun – soit près du double du niveau national[12]Institut National de la Statistique, Enquête Complémentaire à la quatrième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (EC-ECAM 4). Monographie de la région de l’Extrême-Nord, 2020. – reflète une précarité structurelle exacerbant la dépendance des communautés locales – populations hôtes et PDI – aux ressources naturelles. Cette situation engendre une exploitation intensive des écosystèmes qui menace leur équilibre et compromet la résilience environnementale. En réponse, les autorités camerounaises ont déployé plusieurs initiatives de protection et de restauration des milieux naturels, parmi lesquelles l’opération Sahel-Vert qui s’est distinguée par son ambition de reboisement. Lancé dans les années 1980, ce programme visait à atténuer les effets de la désertification en favorisant la création de forêts communautaires, à l’image de celle de Makalingaï, ce qui a contribué à l’amélioration du microclimat et à la diversification des activités agricoles.

Cependant, l’impact de ces efforts demeure limité en raison du manque de suivi et de la pression anthropique constante. La demande accrue en bois pour des besoins essentiels – chauffage, construction d’abris et production de revenus par la vente – a conduit à une dégradation progressive des forêts reboisées. À Makalingaï, par exemple, seuls 200 plants ont survécu sur les 25 hectares initialement reboisés, ce qui illustre l’ampleur des défis liés à la gestion durable des ressources naturelles. Ces difficultés soulignent la nécessité de stratégies intégrées combinant reboisement, alternatives énergétiques durables et autonomisation économique des populations afin de garantir une gestion efficace et pérenne des écosystèmes fragilisés.

La demande accrue en bois pour des besoins essentiels – chauffage, construction d’abris et production de revenus par la vente – a conduit à une dégradation progressive des forêts reboisées.

Malgré les efforts déployés en matière de reboisement et d’initiatives écologiques, les dynamiques démographiques et climatiques continuent d’exercer une pression significative sur les écosystèmes. Dès lors, la mutation du territoire de Makalingaï devient une opportunité stratégique pour concilier adaptation aux défis environnementaux et développement inclusif, garantissant ainsi un avenir plus durable pour les communautés locales.

Pour pallier ces échecs et promouvoir des alternatives durables, de nouveaux projets ont vu le jour. Le projet Anacarde – soutenu par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural – vise à restaurer les écosystèmes dégradés tout en offrant des perspectives économiques aux populations. En plantant 500 arbres d’anacarde sur 21 hectares à Makalingaï, ce projet contribue à la diversification des revenus et à la lutte contre la désertification. Néanmoins, la réussite à long terme de cette initiative dépendra de la capacité à impliquer durablement les communautés locales et à leur fournir les compétences nécessaires.

Un territoire en transition durable ?

La restructuration du territoire de Makalingaï se distingue par son approche de développement intégré prenant en compte les interdépendances entre les aspects économiques, sociaux et environnementaux. Au coeur de cette stratégie se trouve un plan de reboisement ambitieux qui prévoit la réhabilitation de 45 hectares de sols dégradés et la création d’une zone agroforestière. Cette initiative implique activement les communautés hôtes et les populations déplacées, renforçant ainsi la cohésion sociale et favorisant un développement inclusif.

Parallèlement, la restructuration du territoire de Makalingaï convie à la mise en place des systèmes agricoles durables permettant de concilier les besoins des populations en matière de production alimentaire et la préservation de l’environnement. Le développement des infrastructures locales – telles que les routes et les écoles – complète cette approche intégrée du développement. Ce modèle constitue une source d’inspiration pour les ONG qui souhaitent adapter leurs programmes aux réalités climatiques et sociales contemporaines, démontrant qu’il est possible de concilier les impératifs du développement économique, de la protection de l’environnement et de la cohésion sociale.

Comme le montrent les données issues des enquêtes de terrain, certaines unités paysagères ont connu des changements significatifs entre 2013 et 2023. Ainsi, la restructuration du territoire de Makalingaï offre des perspectives prometteuses pour l’avenir de la région. En consolidant une résilience collective face aux mutations environnementales, cette stratégie pourrait être reproduite dans d’autres régions confrontées à des problématiques similaires.

 

Crédit Photo : Joël Moudio

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References

References
1 En 2023, des entretiens semi-directifs ont été réalisés auprès du chef de canton de Makalingaï et du représentant des personnes déplacées. En plus des entretiens, l’étude s’appuie sur le fonds documentaire de certaines structures telles que le ministère de l’Agriculture et du Développement durable, de l’Institut national de la statistique, et des ONG. L’observation directe marquée par notre présence sur le terrain a également constitué un aspect central de l’étude. Des relevés de terrain à l’aide du GPS, combinés au traitement cartographique (Qgis 3.2 et Envi 4.5) des images satellitaires (Landsat 8 et Sentinel-2B) réalisées en mars 2024 ont permis d’apprécier la dynamique spatiale – évolution des unités paysagères, etc.).
2 Jean-Paul Deléage, « En quoi consiste l’écologie politique ? », Écologie & Politique, vol. 2, n° 40, 2010, p. 21-30 ; Alain Lipietz, « Écologie politique régulationniste ou économie de l’environnement ? », in Robert Boyer et Yves Saillard (dir.) Théorie de la régulation. L’état des savoirs, Éditions La Découverte, 1995, p. 350-356 ; Alain Lipietz, Qu’est-ce que l’écologie politique ? Éditions La Découverte, 1999.
3 J. Dupont, « Les réfugiés et l’environnement : une relation complexe », in Les enjeux environnementaux des migrations, Presses Universitaires de France, p. 123-145 ; C. Le Goff, et B. Dubois, « Les impacts de la sécheresse sur les pratiques agricoles dans le Sahel », Revue de géographie alpine, vol. 109, n° 2, p. 115-132 ; A. Martin, Les crises humanitaires en Afrique : enjeux environnementaux et sociaux, Karthala.
4 Une JEAI est constituée d’au moins 3 chercheurs du Sud, implantée dans le Sud, associée à une unité de recherche de l’IRD sur une thématique de recherche liée aux grands enjeux sociétaux, sanitaires et environnementaux actuels [NDLR].
5 RESILAC, Activités de cohésion sociale dans la région de l’Extrême-Nord, Pilier 1A, Rapports, 2021.
6 Koko Warner et al., “Climate change environmental degradation and migration”, Natural Hazards, December 2010, vol. 55, no. 3, pp. 689-715 ; Freeman, L., « Changements environnementaux, migrations et conflits en Afrique : un examen critique des interconnexions », The Journal of Environment & Development, vol. 26, n° 4, p. 351-374.
7 Tokombéré est une commune située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, dans le département du Mayo-Sava. Makalingaï est un canton et une chefferie traditionnelle de cet arrondissement de Tokombéré.
8 S.Diallo et M. Traoré, « Impacts des changements climatiques sur les systèmes de production agricole dans le bassin du lac Tchad », Revue des Sciences de l’Eau, 37(2), p. 115-132.
9 RESILAC, Activités de cohésion sociale dans la région de l’Extrême-Nord, Pilier 1A, 2021, op. cit.
10 La plaine de Mora est une vaste étendue située dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, à proximité du massif montagneux des monts Mandara. Bien qu’elle soit relativement proche géographiquement de Makalingaï, il est important de noter que la plaine de Mora est une entité géographique plus large, tandis que Makalingaï est une entité administrative et traditionnelle plus spécifique.
11 Moundouvaya, comme Makalingaï, est un village situé dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun
12 Institut National de la Statistique, Enquête Complémentaire à la quatrième Enquête Camerounaise Auprès des Ménages (EC-ECAM 4). Monographie de la région de l’Extrême-Nord, 2020.

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